Je suis une fleur fanant lentement, dans l'heure gelant jusqu'à la mort

Les troubles du comportement alimentaire, des maladies à part entière


Les troubles du comportement alimentaire, des maladies à part entière


Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont reconnus comme de véritables maladies, plus spécifiquement, comme « un trouble mental », c'est-à-dire un ensemble de comportements, d'attitudes et de réactions émotionnelles qui font souffrir la personne malade et son entourage. Ils peuvent apparaître sous plusieurs formes: l'anorexie et la boulimie sont les plus connues. Ces deux symptômes se présentent de manière isolée ou combinée.

Il existe d'autres formes de TCA qui ne répondent ni aux critères de l'anorexie, ni à ceux de la boulimie : on parle alors de
troubles atypiques du comportement alimentaire.

NB :
Pour la rédaction de cette partie de notre site internet, nous nous sommes référés à différents ouvrages ainsi qu'aux nombreux témoignages et aux expériences recueillis dans le cadre de ABA.


Quelques références (non exhaustif):

Les troubles des conduites alimentaires, dans La santé des adolescents, approches, soins, prévention, sous la direction de P.-A. Michaud, P. Alvin

Tout savoir sur l'anorexie et la boulimie, Dr Alain Perroud, ed. Favre, 2000

L'ombre de toi-même. Anorexie et boulimie : comprendre pour agir, de Rosemary Barraud, Association Boulimie Anorexie, 1998

 

 

Quand faut-il s'inquiéter ?

Lorsque la nourriture devient le centre des préoccupations de la personne, qu'elle devient source de souffrance, qu'elle entrave son quotidien et l'empêche de vivre normalement (refus d'invitations, isolement, obsession), il est urgent de réagir.

Une perte de poids ou une prise de poids anormale et rapide, associés à un repli sur soi, un changement d'humeur et de comportement sont quelques signes auxquels il faut être attentif.

Les troubles du comportement alimentaire sont des maladies graves : elles peuvent entraîner des conséquences dramatiques au niveau médical, psychique, social, familial et financier.

On sait que plus la prise en charge est rapide, plus les chances d'une guérison complète et durable sont élevées.

En cas de doute, mieux vaut réagir plutôt que d'attendre en espérant que « ça passe ».

L'Association Boulimie Anorexie est à votre disposition pour répondre à vos questions.
Contactez-nous.

 

 

Pourquoi ?

Aujourd'hui encore, il est difficile de définir précisément les origines du déclenchement d'un trouble alimentaire. Les causes sont rarement uniques et très étroitement liées à l'histoire personnelle, à l'environnement familial et au cadre social de la personne concernée.

L'expérience montre qu'il existe un certain nombre d'éléments que l'on retrouve régulièrement chez les personnes victimes d'un trouble alimentaire. Il est toutefois important de ne pas généraliser et de tenir compte avant tout de l'histoire personnelle de chacun.

Voici quelques exemples d'éléments que l'on peut retrouver dans les situations de troubles alimentaires ; ils ne sont ni exclusifs, ni exhaustifs.

1. Les facteurs psychologiques :
> Mauvaise estime de soi
> Souci de plaire et d'être aimé
> Difficulté à s'affirmer
> Très forte sensibilité

La personne souffrant d'un trouble alimentaire peut avoir été victime d'un événement traumatique (violence, abus, …).

2. La sphère familiale, et la façon d'aborder les émotions dans le cadre familial :
> Difficultés à communiquer et à exprimer ses émotions
> Importance de l'apparence
> Parentification (inversion des rôles parents-enfants - l'enfant doit assumer des responsabilités d'adulte)
> Grandes attentes et tendance à souligner les performances

3. Cadre culturel et social
Les troubles alimentaires se sont développés essentiellement dans les sociétés de type occidental où la nourriture est abondante et où, paradoxalement, la minceur, le contrôle de son apparence et de son poids sont associées à l'idée de beauté, de performance, d'efficacité et de réussite.
> Pressions sociales
> Images du corps idéal
> Idéal de perfection
> Régimes

L'adolescence est une période particulièrement à risque ; c'est à ce moment-là que se déclenchent une grande partie des troubles alimentaires. Il est important de réagir tôt, pour éviter que la maladie ne s'installe durablement.
Il y a des origines à la maladie, et il y a aussi des causes qui la maintiennent.

Le trouble du comportement alimentaire apparaît pour signifier que quelque chose de plus profond ne va pas.

 

 

Statistiques

Des statistiques révèlent qu'en Suisse :
L'anorexie touche 1 à 2% de la population adolescente*
La boulimie touche 5 à 8% de la population adolescente*


On estime que 9 à 10% des femmes adultes souffrent de problèmes alimentaires de type compulsif, c'est-à-dire comportant une difficulté à contrôler la prise de nourriture et une attention exagérée pour le poids et la silhouette. La réalité se situe probablement au-delà de ces pourcentages, car on sait que les personnes souffrant de boulimie ont honte et taisent leur maladie, se soustrayant ainsi aux statistiques.

Un constat inquiétant est le nombre croissant de filles très jeunes concernées par la maladie (12-14 ans déjà).

Si ces maladies touchent surtout des femmes, les hommes ne sont pas épargnés. On estime qu'ils représentent 10 à 15% de l'ensemble des personnes concernées par un trouble alimentaire.

 

 

Des comportements de dépendance

Les troubles du comportement alimentaire sont des conduites de dépendance : la personne est alors dépendante de sa maladie comme d'autres le sont d'une substance (alcool, drogues, médicaments, jeux) ou une dépendance affective à une autre personne. En effet, la personne anorexique ou boulimique est dans l'urgence du besoin et de la satisfaction comme c'est le cas dans d'autres dépendances.
Elle perd le contrôle de son comportement, est dans le déni par rapport à la gravité de sa maladie et en constante recherche de sensations fortes. Au travers de ce comportement addictif, la personne qui souffre d'anorexie ressent un certain plaisir lié au fait de jeûner et celle qui souffre de boulimie, un état d'euphorie avant, pendant et/ou immédiatement après la crise.

Les parallèles avec un comportement de dépendance sont plus visibles avec la boulimie : la personne, comme celle souffrant d'une dépendance à l'alcool ou à la drogue, sent le besoin pressant et l'obsession de manger. Elle peut dépenser des sommes astronomiques pour se procurer sa nourriture allant jusqu'à s'endetter. Quand la crise et le besoin de manger surviennent, elle entre dans une sorte d'état second et il est extrêmement difficile d'empêcher la perte de contrôle.

Comme dans toute autre dépendance, il est très difficile, voire impossible de se sortir seul de ces comportements. C'est pourquoi, il est primordial de demander de l'aide et de ne pas rester seul face à sa maladie.
Il n'y a pas de honte et de culpabilité à avoir, l'important est de trouver le moyen de guérir !

 

 

Les traitements

Il est possible de guérir d'un trouble du comportement alimentaire. Cela demande du temps et un investissement personnel important dans une démarche thérapeutique.
Il existe différentes approches thérapeutiques pour le traitement des troubles du comportement alimentaire (thérapie cognitivo-comportementale, approches corporelles, thérapie de type émotionnelle, thérapie analytique, thérapie de famille…). La thérapie peut être individuelle ou en groupe.

Le meilleur facteur de pronostic semble être la nature, la qualité, la cohérence et la durée du traitement.

Il est essentiel de trouver l'approche thérapeutique et le thérapeute qui convienne à la personne malade. Une fois que le processus thérapeutique est engagé, il est important de pouvoir le poursuivre de manière continue. Il vaut mieux éviter d'essayer toutes sortes d'approches différentes sans vraiment s'engager profondément, ce qui risque de prolonger la maladie, voire même de la renforcer.

L'approche thérapeutique de l'anorexie et de la boulimie est généralement différente ; alors que la personne qui souffre de boulimie est habituellement suivie en ambulatoire, il arrive que l'hospitalisation soit recommandée pour les personnes souffrant d'anorexie, en particulier lorsque la vie est mise en danger.
Le traitement thérapeutique visera alors dans un premier temps à permettre à la personne d'atteindre un poids qui ne mette pas sa vie en danger.
Pour la personne qui souffre de boulimie, l'objectif est de diminuer les crises.
Dans les deux cas, la thérapie permet parallèlement d'entreprendre un travail de fond visant notamment à :
> Construire et consolider l'estime de soi
> Retrouver une relation harmonieuse avec son corps
> Apprendre à régler les problèmes relationnels à la source de la maladie

Dans certains cas, l'éloignement avec la famille peut être bénéfique, à la fois pour la personne malade et pour ses proches. Ces derniers passent par des moments de difficultés et de souffrances intenses : il est important qu'ils puissent eux aussi bénéficier d'une aide et d'un soutien pour eux-mêmes. (voir aussi
La famille et les proches)

Pour les malades et pour les proches, il existe des groupes de soutien qui, sans être thérapeutiques, proposent un espace privilégié de rencontre et d'échange avec des personnes confrontés aux mêmes difficultés. Participer à ces groupes peut être un premier pas pour faire face à la maladie.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les différentes formes de thérapie existantes ou sur les groupes proposés par ABA, n'hésitez pas à
nous contacter.

 

Du site : http://www.boulimie-anorexie.ch/troubles.php



05/05/2009
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